avion, texte, Transport aérien, Ingénierie aérospatiale, transport, véhicule, aviation, ciel, Constructeur aéronautique, plein air, Avion à réaction, vol, jet, air

[LES DOSSIERS DE TYLER BIRTH] Finnair, une nouvelle ère ! (Troisième partie)

Les Dossiers de Tyler Birth : Finnair, une nouvelle ère !

Première partie – Airbus A350-900 XWB : la fierté de Finnair et d’Airbus
Deuxième partie – Un vol pas comme les autres : le ferry flight
Troisième partie – Entretien avec Javier Roig, Directeur des Ventes de Finnair pour l’Europe du sud
Quatrième partie – Le hub d’Helsinki, des salons étonnants !
Cinquième partie – Finnair, la compagnie ambitieuse venue du nord

Entretien  avec  Javier  Roig,  Directeur  des  Ventes  de  Finnair pour l’Europe du sud.

Javier Roig, Directeur des Ventes de Finnair pour l’Europe du sud, a accordé au blog un entretien à l’occasion de la publication du Dossier de Tyler Birth portant sur l’actualité de la compagnie finlandaise. C’était pour nous l’occasion de revenir sur l’arrivée du premier Airbus A350 au sein de la flotte Finnair et d’évoquer avec lui les ambitions de cette compagnie venue du nord.

Javier

Tyler Birth – Javier, vous avez généralement au départ de la France des tarifs très compétitifs vers l’Asie. Quelle est votre cible commerciale depuis Paris et quelle est la part de votre clientèle loisir et de votre clientèle corporate au sein de vos appareils ?

Javier Roig – Il me semble tout d’abord important de préciser qu’au départ de la France, 21% des passagers ont une connexion vers l’Asie et que 40% de ces mêmes passagers volent en Business pour rejoindre leur destination. Aujourd’hui, la Thaïlande mais également le Japon et la Chine sont des marchés très importants pour Finnair avec une forte prédominance de la clientèle Affaires. Notre compagnie s’inscrit dans un environnement concurrentiel distinct des compagnies aériennes qui opèrent vers l’Asie en vol non-stop. Ainsi, nous nous comparons uniquement aux autres compagnies qui disposent d’un stop sur la route asiatique et nous avons l’ambition affirmée d’être dans le top 5 des compagnies aériennes à unir la France et l’Asie avec un vol avec un seul stop. Par ailleurs, nous avons la chance de proposer un produit Economy à un tarif très compétitif, qui se vend bien, sans que nous n’intervenions sur ce processus de vente. En effet, les agences de voyage et la vente en ligne sont d’excellents canaux commerciaux. Certains passagers voyagent à bord de nos appareils sans avoir connaissance de notre offre. En revanche, notre cible Business nécessite un travail humain plus important afin de faire connaitre notre produit aux futurs passagers même si nos tarifs sont également compétitifs du fait de la connexion obligatoire à Helsinki. Par ailleurs, nous proposons aux entreprises des contrats corporates, par exemple, afin de toucher cette clientèle Affaires.

« Nous avons l’ambition affirmée d’être dans le top 5 des compagnies aériennes à unir la France et l’Asie avec un vol avec un stop ! »

TB – Nous évoquions l’Asie. Qu’en est-il de l’Amérique du Nord ? Quelles sont les origines géographiques de vos passagers volant sur ces destinations ? Viennent-ils d’Europe, d’Europe de l’Est ou d’Asie ?

JRFinnair a été la première compagnie aérienne européenne à unir l’Europe et l’Asie avec un premier vol non-stop entre Helsinki et Pékin. Traditionnellement, notre marché est donc orienté vers l’Asie. Mais nous ne négligeons pas l’Amérique du Nord pour autant. En effet, plus qu’un simple partenariat, Finnair a développé avec American Airlines, Iberia et British Airways une joint-business qui nous permet de proposer des tarifs identiques à nos passagers vers l’Europe, les États-Unis d’Amérique et le Mexique. Nous ne sommes donc pas en concurrence avec ces compagnies sur ces destinations. Au départ de la France, nous ne commercialisons que très peu de billets. Néanmoins, la Russie et les pays Baltes sont des marchés très porteurs ; je pense notamment à Saint-Pétersbourg. Sans oublier que Finnair sera la première compagnie aérienne à opérer en Airbus A350, à destination de New York d’ici la fin de l’année. Par ailleurs, nous avons décidé de faire de Miami une destination disponible toute l’année et nous proposons Chicago en saison estivale IATA depuis le 13 juin et ce jusqu’au 17 octobre 2015. En dehors de cette période, nous opérons cette destination en coopération avec American Airlines, British Airways et Iberia. Ne perdons cependant pas de vue que Finnair n’opère que 2% des sièges de la joint-business transatlantique contre 40% des sièges vers le Japon par exemple !

« Finnair sera la première compagnie aérienne à opérer en Airbus A350, à destination de New York d’ici la fin de l’année. »

TB – Vous avez commandé à Airbus 19 A350 afin de remplacer vos 7 Airbus A340. L’arrivée de ces gros porteurs est-elle l’occasion pour Finnair de développer son réseau en dehors de l’Asie et de l’Amérique du Nord ? L’Afrique est-elle à l’ordre du jour ?

JR – Actuellement, nous n’avons pas de projet vers l’Afrique. Néanmoins, nous avons l’ambition de doubler nos opérations vers l’Asie dans les 4 ans à venir. Prenons l’exemple de Tokyo, où nous opérons en partenariat avec British Airways et JAL avec lesquelles, à l’instar de joint-business transatlantique, nous avons développé une joint-business sur la Sibérie. Nous couvrons actuellement pas moins de trois destinations au Japon – Tokyo Narita, Nagoya, Osaka – et nous prévoyons d’ouvrir une quatrième ligne – Fukuoka – au printemps 2016.

« Nous avons l’ambition de doubler nos opérations vers l’Asie dans les 4 ans à venir. »

TB – Les opérations aériennes de Finnair concernent également une large partie cargo. En prenant possession du dernier né de l’avionneur européen, vous disposez ainsi de capacités complémentaires. Est-ce pour la compagnie aérienne un moyen supplémentaire de développer ses activités de FRET ?

JR – En effet, le développement de l’activité cargo est, pour Finnair, un projet majeur puisque celle-ci représente plus de 25% de notre chiffre d’affaire. Depuis 4 ans maintenant nous maintenons notre ligne quotidienne entre Bruxelles et Helsinki grâce à l’activité cargo que nous y avons développé. En effet, le taux de remplissage de cet appareil ne nous permettrait pas de la maintenir autrement. Ainsi, nous opérons en Airbus A340 entre ces deux villes, ce qui nous permet un emport de FRET conséquent en soute. Nous avons pu développer un important réseau européen afin d’acheminer la marchandise – essentiellement des denrées périssables – vers Helsinki, ville très isolée depuis les voies terrestres. Nous positionnerons un de nos nouvel Airbus A350 sur cette ligne afin d’améliorer la capacité cargo. Il faut savoir que nous disposons d’un département cargo qui travaille avec les transporteurs terrestres afin de faire venir du reste de l’Europe les camions vers l’aéroport de Bruxelles Zaventem et ainsi acheminer les marchandises concernées sur cette ligne. Enfin, nous venons de prendre possession d’un nouveau terminal, neuf, dédié au cargo, à Helsinki.

TB – Un nouvel appareil est généralement synonyme d’une amélioration du confort à bord. Nous avons pu constater que vous transformiez les 5 premiers rangs de la cabine Economy en une zone « Economy Confort » . Pourriez-vous nous parler de cette option ?

JR – Comme vous avez pu le constater, il ne s’agit pas d’une cabine dédiée à ce produit. Le pitch est amélioré de 13 cm par rapport aux autres sièges Economy et des accessoires viennent compléter l’offre. On retrouve ainsi un oreiller, une couette, un véritable kit confort et un casque audio amélioré. Le repas n’est pas différencié de celui proposé en cabine Economy. Néanmoins, s’il ne s’agit pas d’un véritable produit premium – nous avons d’ailleurs fait le choix de l’appeler « confort » et non « premium » – et nous n’appliquons pas un prix premium à cette possibilité offerte aux passagers de voyager de manière plus confortable. Ainsi, ce n’est pas 1 500 EUR qu’il faudra débourser pour aller en Chine. En moyenne, il convient d’ajouter entre 60 et 70 EUR en plus par vol pour bénéficier de cette option de confort. Lancé il y a un an, si ce produit ne rencontre pas son public c’est essentiellement parce que les passagers pensent qu’il faudra débourser bien plus d’argent pour voyager ainsi. Mais ce n’est pas le cas !

TB – Une capacité cargo augmentée, un appareil plus confortable … finalement, ce nouvel Airbus A350 est le début d’une nouvelle ère pour votre compagnie. Quels seraient, selon vous, les points les plus bénéfiques de l’A350 pour Finnair ?

JRFinnair est une compagnie nordique. Pour nous, dans le nord de l’Europe, l’écologie est une thématique très importante et notre empreinte carbone une véritable préoccupation. Le dernier né de l’avionneur européen dispose de qualités indéniables et nous permettra de polluer beaucoup moins. C’est finalement un véritable compromis environnemental ! Par ailleurs, cet appareil n’a rien à voir avec nos Airbus A330 et A340. Comme vous le disiez, il s’agit d’un appareil plus confortable permettant d’offrir à nos passagers une meilleure qualité de service. Mais ce n’est pas tout ! En effet, les équipages formés sur ce nouvel appareil sont pour nous les meilleures de nos recrues. On n’est pas qualifié sur l’A350 par hasard ni grâce à l’ancienneté : on y est au mérite ! C’est pour nous la possibilité de confronter nos passagers à une expérience nordique unique.

« Pour nous, dans le nord de l’Europe, l’écologie est une thématique très importante et notre empreinte carbone une véritable préoccupation. »

TB – Vous évoquiez « l’expérience nordique ». La Finlande est un pays calme, l’aéroport d’Helsinki est un aéroport silencieux, sans annonce et sans bruit, vos salons de l’aéroport d’Helsinki – Vantaa sont de véritables havres de paix et l’on retrouve un moodlighting de type « nordic light » à bord de l’A350 … Pourriez vous nous parler de cette fameuse expérience nordique ?

JRL’expérience nordique se ressent dans les valeurs de notre compagnie. En effet, il s’agit dans un premier temps de se montrer simple. Notre but est la simplicité afin que tout fonctionne correctement. Ensuite, une expérience nordique réussie passe par la ponctualité. Nous sommes aujourd’hui la deuxième meilleure compagnie au monde en matière de ponctualité, notamment avec l’aide de l’aéroport de Helsinki où tout est fait pour que tout fonctionne correctement, y compris en hiver. Vous savez, de manière anecdotique, l’aéroport n’a été fermé qu’une seule fois depuis son inauguration. C’était en hiver et ça n’a duré que quelques minutes. Nous avons tout le matériel nécessaire pour permettre aux appareils de décoller et de se poser, indépendamment de la quantité de neige à l’extérieur. Enfin, nous sommes une compagnie courageuse : de taille moyenne, certes, mais ici tout le monde à le courage de travailler ensemble pour permettre de parvenir à nos objectifs. Et même si nous ne sommes pas présents sur de gros évènements, sportifs comme certaines compagnies aériennes par exemple, nous avons le mérite d’offrir à nos clients un service commercialement correct avec un excellent service après-vente, à la hauteur de nos ambitions.

« Les équipages formés sur ce nouvel appareil sont pour nous les meilleures de nos recrues. On n’est pas qualifié sur l’A350 par hasard ni grâce à l’ancienneté : on y est au mérite ! »

TB – Merci Javier pour cet entretien. Le mot de la fin ?

JR – L’Airbus A350 de Finnair poursuit sa tournée européenne avant le premier vol long-courrier à destination de Shanghai, en Chine, le 21 novembre 2015. Ce circuit européen offre la possibilité, d’une part, de faire découvrir notre nouvel appareil mais, d’autre part, de permettre aux équipages d’obtenir les certifications nécessaires. Nous tâcherons de faire venir cet A350 à Paris avant que celui-ci ne prenne du service vers l’Asie !

Propos recueillis par le blog Tyler Birth pour www.tylerbirth.com

3

BoardingArea