ciel, avion, Transport aérien, transport, Compagnie aérienne, avion de ligne, plein air, bleu, véhicule, Aileron, Ingénierie aérospatiale, aviation, vol, eau, jet, airbus

Le PDG d’Air Tahiti Nui écrit au blog Tyler Birth !

La semaine passée, notre contributeur Anthony proposait aux lecteurs du blog Tyler Birth de faire le point sur le coût d’un déplacement aérien vers la Polynésie française, collectivité d’outre-mer et plus précisément vers Tahiti. Cet article était l’occasion d’apporter des éléments de réponse, à la suite d’une polémique née dans l’archipel après que le Président-directeur général de la compagnie aérienne Air Tahiti Nui (mais également Président du GIE Tahiti Tourisme), Michel Monvoisin, se soit exprimé sur l’état du tourisme local.

Anthony, fondateur et auteur de la page Facebook Aviation Geeks Tahiti, nous fait le plaisir de partager sur le blog son expérience et ses connaissances en matière d’aérien. Il nous livre de manière ponctuelle ses impressions et ses analyses axées sur le marché polynésien. En intégrant l’équipe, Anthony est le quatrième contributeur nous permettant ainsi de vous proposer une actualité aérienne et hôtelière complète et francophone.

Vous pouvez retrouver son article en cliquant ici.

MV1

Mais Michel Monvoisin est intervenu sur le blog à la suite de la factuelle mais non moins très intéressante analyse d’Anthony afin d’y apporter des réponses complémentaires. Si les démonstrations de notre contributeur sont sans appel, l’article publié sur le blog permettait au Patron d’Air Tahiti Nui de préciser ses propos.

Oui, Tahiti est une destination chère mais en voici l’explication selon le Président du GIE Tahiti Tourisme.

(…) En l’état actuel du parc hôtelier (ndlr : en Polynésie française), des billets moins chers ne feraient pas venir plus de touristes puisque nous n’avons pas la capacité réceptive à les recevoir. Nous sommes actuellement en stop sales sur octobre et novembre 2016 à partir du marché France. C’est une première ! A 200 000 touristes, nous allons toucher le plafond de verre. Aller au-delà laisserait à penser que nous pouvons remplir les hôtels à 100% toute l’année ce que même Hawaii et Los Angeles ne font pas.

Tahiti est vue comme une destination de luxe et nous avons notre clientèle. Clientèle qui représente encore un potentiel important que nous sommes très loin d’avoir épuisé et pour laquelle il nous manque encore des produits. Hermès et Vuitton vendent des sacs à 3 000 euros et s’en portent très bien.

Vous citez Fidji en première de la classe. Fidji accueille 800 000 touristes par an avec 10 000 chambres. Nous en accueillons 189 000 avec 2 700 chambres. Faites le ratio, vous verrez que nous n’avons pas rougir. 50% du tourisme fidjien est en provenance d’Australie (plus proche). Nous faisons a peu près 450 millions d’euros de recettes avec 189 000 touristes. Fidji doit en faire 500 avec 800 000 touristes.

Moi, je ne fais que des constats. Il ne m’appartient pas de dire si nous voulons et devons devenir une destination pour un tourisme de masse, mais, dans ce cas, il y aurait une réforme (pour ne pas dire une révolution) à mener en profondeur ; à commencer par le coût de la vie qui repose sur une économie d’importation et un coût du travail élevé (surtout comparé à Fidji).

Comment accueillir des touristes disposant d’un budget hébergement plus nourriture à 100 euros par jour ? Nous ne sommes pas une destination low cost. Et depuis la disparition du CEP, le tourisme affinitaire s’est effondré. Nous ne pouvons pas bâtir une stratégie sur cette ultra niche.

Vous pouvez retrouver les propos du PDG de la compagnie aérienne dans leurs intégralités en rejoignant le lien indiqué plus haut.

Les éléments qui se détachent des éclaircissements apportés par Michel Monvoisin sont les suivants :

  • Le parc hôtelier local ne permet pas d’accueillir plus de touristes actuellement
  • Ces touristes ne pourraient pas se loger, malgré des billets d’avion moins chers
  • Tahiti est une destination haut-de-gamme pour laquelle une clientèle avec un fort potentiel existe
  • Ce potentiel n’a pas encore été entièrement exploité
  • Le ratio à Fidji est de une chambre pour 80 touristes
  • Le ratio de Tahiti est de une chambre pour 70 touristes
  • Les recettes générées par le tourisme à Tahiti sont sensiblement équivalentes à celles de Fidji (450 millions d’euros contre 500 millions d’euros) avec une fréquentation touristique à Tahiti 4,23 fois inférieure à celle de Fidji

Conclusion.

A en juger les propos tenus par Michel Monvoisin, Tahiti est et restera une destination coûteuse.

En effet, celle-ci n’ambitionne pas de devenir une destination low cost puisqu’elle dispose d’ores et déjà d’une clientèle haut-de-gamme ayant les ressources suffisantes pour en profiter pleinement.

La diminution du coût des billets d’avion ne permettra pas à elle seule de développer davantage le tourisme local en raison notamment des capacités en hôtellerie, selon le Président-directeur général d’Air Tahiti Nui.

Qu’à cela ne tienne, si l’Archipel n’est pas à la portée de toutes les bourses, il restera accessible gratuitement dans l’imaginaire des plus rêveurs ! 😉

Tyler.

BoardingArea