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L’image d’Airbus noircie par les retards à répétition !

Les clients d’Airbus attendent … avec plus ou moins de patience.

Ce n’est pas un fait nouveau, l’avionneur européen rencontre de grosses difficultés à livrer aux compagnies aériennes les Airbus A350 commandés. Malgré de très bons résultats confirmés en janvier 2016 aux médias par Fabrice Brégier, le charismatique Président-directeur général d’Airbus a publiquement fait de Zodiac Aerospace sa bête noire. En effet, l’équipementier français peine à respecter la cadence et les délais. C’est la raison pour laquelle celui-ci a été écarté du catalogue de l’A330neo.

Mais si Airbus a su faire du « tout va bien » son leitmotiv et le répète à qui veut l’entendre, force est de constater qu’entre ces retards à répétition du fait de sous-traitants trublions, les avions non vendus qui prennent la poussière sur le tarmac et la fin envisagée de l’aventure A380 (par ailleurs, il n’est pas certain que le fringant site web dédié au Super Jumbo permettent de vendre plus d’appareils !), tout n’est pas si rose à Toulouse.

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Le froid nordique.

Le 17 août 2016, Finnair présentait ses résultats du second trimestre.

Les résultats de la compagnie aérienne sont moins bons qu’escomptés. La raison avancée par Pekka Vauramo, Président-directeur général de la compagnie finlandaise, n’est autre que les retards de livraison de ses Airbus A350.

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Premier Airbus A350 de Finnair – octobre 2015 – Airbus Delivery Center

En effet, Finnair envisageait une offre de siège sur l’exercice 2016-2017 supérieure de 8% par rapport à l’exercice précédent. L’augmentation de la capacité ne sera que de 7% finalement en raison de ces retards.

La compagnie aérienne a commandé 19 Airbus A350-900. Actuellement, celle-ci en opère 6. Si un dernier appareil est prévu en livraison avant la fin de l’année 2016, les 12 appareils restants ne seront livrés qu’entre 2017 et 2023.

Mais ces retards mettent également Finnair dans l’embarras pour une autre raison. Ces nouveaux appareils ont pour mission de remplacer les Airbus A340-300 qui quittent les rangs. La compagnie aérienne doit ainsi jongler entre les deux calendriers prévisionnels : celui de la sortie de flotte des A340 et celui de l’intégration à sa flotte des A350. Finnair se retrouve ainsi dans l’obligation de louer des appareils afin de faire la jonction, engendrant ainsi un surcoût non négligeable pour la compagnie aérienne, mais néanmoins obligatoire pour assurer la continuité de ses opérations.

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Fabrice Brégier, PDG d’Airbus et Pekka Vauramo, PDG de Finnair lors de la cérémonie de livraison du premier Airbus A350 à Toulouse

Des avions livrés sans sièges.

Si Finnair impressionne par sa patience (il semblerait qu’il s’agisse d’une vertu), d’autres compagnies aériennes ne souhaitent plus attendre.

Pour Cathay Pacific, c’est aux grands maux les grands remèdes car la compagnie hongkongaise a également ses propres délais à tenir. Le 12 août 2016, la compagnie aérienne recevait son troisième Airbus A350 immatriculé B-LRE.

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Mais cet appareil n’a pas encore eu l’occasion de prendre son premier envol commercial.

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L’explication ?

Le compte Twitter A350Blog en a dévoilé la raison.

Ce troisième appareil a été livré sans les sièges Business de l’équipementier Zodiac Aerospace. La compagnie aérienne a fait appel à HAECO, le groupe industriel chinois spécialiste de la maintenance aéronautique afin d’installer la classe Affaires sur place à Hong-Kong.

Cathay Pacific entend ainsi éviter de nouveaux retards des chaînes de montage Airbus.

Pour le moment, il semblerait que la manœuvre sera répétée sans toutefois connaitre le nombre exact d’appareils concernés par une livraison d’un avion non équipé entièrement. BLRE2

Décidément, cette cabine Affaires est source de bien des tracas pour la compagnie aérienne hongkongaise. Avec des sièges qui s’abîment à la vitesse du son et de nombreuses malfaçons à bord de l’appareil, c’est la douche froide pour Cathay Pacific compte tenu du prix du siège Cirrus (de Zodiac Aerospace) à l’unité au prix catalogue.

Conclusion.

A n’en pas douter, l’appareil est une réussite sur le plan technique.

Mais quel dommage de voir cette si belle réussite gâchée par des retards dans les livraisons des appareils aux compagnies aériennes.

Pour Finnair comme pour Cathay Pacific, les coûts supplémentaires sont importants (l’une doit louer des appareils et l’autre installer ses cabines elle-même … un comble !). Si ces retards sont en grande partie liés aux dysfonctionnements de l’équipementier Zodiac Aerospace, il n’en demeure pas moins que c’est Airbus qui vend ces appareils aux compagnies aériennes …

A eux donc d’assumer les retards de leurs fournisseurs !

Tyler.

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